LAST FOLIO
# LE VILLAGE HUMAIN BY ALEXIS DENUY
Peintures alkydes sur toile, 2 m x 1 m20
Les peintures d’Alexis Denuy sont composées de simplicité et de sagesse.
On pense au Petit-Prince, on pense à Giotto, on pense à des univers qui relient le merveilleux à l’enfance et le sacré à l’humain. C’est dans cette ligne là qu’Alexis travaille. Profondément optimiste, il n’enlève jamais la dignité à l’être humain et malgré la souffrance, la mort qui guette, il lui laisse une
chance. De se rassembler ? De se racheter ? De reprendre sa vie en main ?
Volontairement, Alexis Denuy ne met pas de point final à ses compositions, qui semblent parfois comme des esquisses arrêtées dans le temps, saisies sur le vif et que l’imagination peut interpréter et compléter à sa guise. Il cherche à saisir cet indescriptible lien qui relie les choses entre elles et si les personnages sont en attentes, c’est parce que la question du sacré est posées.
# LES JOURS D'APRES BY EMMANUEL BLIVET
Photographe natif du sud Manche, j’ai souvent, l’été dans ma jeunesse, avec mes copains à mobylette, après avoir cueilli (et englouties beaucoup) quelques framboises contre un maigre salaire, sauté me rafraîchir du pont de la République ou de celui des Biards dans le lac.
Avec mon père et mon oncle Gégène, nous venions aussi certains week-ends taquiner le brochet en face de ceux qui avaient la chance de vivre dans ces cabanes, synonymes pour le gamin que j’étais, de petits paradis cachés. Développées dans les années 1960 en lien avec l’essor de la pêche de loisir, ces constructions hétéroclites ont constitué des lieux de villégiature populaire autour desquels s’est construit un certain rapport à la nature.
Jamais je n’étais entré dans l’une de ces nombreuses cabanes qui longeaient le lac.
Aujourd’hui, le barrage hydroélectrique de Vezins vient d’être démoli, et la Sélune a repris son lit qu’elle avait perdu depuis presque 100 ans. Une bonne partie de ces cabanons construits plus ou moins légalement, mais avec l’ingéniosité et le cœur, sont à l’abandon.
Je découvre aujourd’hui enfin le mystère …
Emmanuel Blivet
# 2 MISSISSIPPI BY HANS ZEELDIEB
« Je rêvais d’Amérique, d’arriver à New-York par la mer, et de devenir millionnaire. Au lieu de mes petits ronds, je voulais tirer un grand trait. Partir, traverser un océan. Voyager lentement, faire des photos lentement. Ralentir le temps pour en apprécier les contours cachés.
De port en port, pour passer le temps et manger mieux, je faisais des photos. J’y trouvais mon compte de sociabilité tout en assouvissant ce désir compulsif de portraiturer l’autre. Le temps de deux Mississippi, et c’était dans la boite. Un nouveau visage dans ma collection, une nouvelle photo qui sera offerte, à un amant, à une mère. Qui trônera sur un buffet, ou sera oubliée. Pliée, glissée dans une poche. Déchirée devant mes yeux. J’essaime des images.
Plus d’un an et demi plus tard quand j’ai débarqué aux Etats-Unis, c’était l’hiver. Des légions de sans-abris migraient vers le sud et son climat plus clément. Alors j’ai oublié mes rêves de grandeur et je me suis lové dans la douce chaleur de la Nouvelle-Orléans.
Ces images sont le fruit de ce voyage effectué entre 2016 et 2018, qui m’aura emmené de Douarnenez à l’Aber Wrac’h, en passant par Iquitos, Bogota, la Nouvelle-Orléans, Recife, et milles autres escales. »
200 pages
Offset print / 19 x 23 cm / Hardcover
Photographs : Hans Zeeldieb
Commission : Marie Sordat
Texts : Marie Sordat & Hans Zeeldieb
Design : Studio Dirk © 2019
Pour toutes informations ou demandes :info@lemulet.com
# INDIAN'S FEELING BY FREDDY MULLER
Dans cet espace suspendu au temps, la réalité s’ancre au travers de sa nécessaire exploitation des dimensions spatiale et temporelle dans l’expérience individuelle. La notion d'errance comme chemin initiatique se trouve être à la fois révélatrice de l’instant vécu et une ouverture offerte au renouveau
L'objectif étant d'abandonner "l'objet" et de dépeindre un ensemble complexe affranchi de tout repère. C'est au cœur des tumultes et impressions des nuits indiennes que ces fragments de mémoires ont trouvé successivement leurs formes. Freddy nous attire dans les atmosphères du vieux Delhi, dans un rapport intime et distant où l'architecture et les ombres rentrent en dialogue avec le flux et l'intense foisonnement de la ville. Old Delhi est un site forteresse au centre de la métropole, il fait environ le quart d'un cercle, avec le Fort Rouge comme point central. Elle est entourée d'un mur d'enceinte d'environ 1500 acres et de 14 portes. Dans la période moghol, les portes étaient verrouillées la nuit. Une partie des portes ont disparu, mais la plupart sont toujours présentes. Dans In Errance c 'est à l'idée de passage, de transformation de la vie d'un lieu que Freddy s'intéresse. L'errance transfigure l'univers mental du photographe, au fils des rencontres fugaces et du temps se dessine une ville en mutation ou se juxtapose les différentes couches du passé et le développement de la plus grande démocratie du monde.