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UN TEMPLE INTERNATIONAL DU STREET ART OUVRE EN PLEIN BRUXELLES
Un espace de 5000 m2 entièrement dédié au street art a ouvert jeudi à Bruxelles avec l'ambition de devenir une plateforme internationale de la discipline. Il peut accueillir une centaine d'artistes sous la charpente métallique centenaire d'une ancienne patinoire.
A Ixelles, dans un quartier huppé de la capitale belge, le lieu est connu pour avoir été un temple du patin à roulettes dans les années 1910-20, avant sa transformation en garage automobile puis, dans les années 80, en supermarché. Récemment débarrassé de tous les rayonnages, il a aujourd'hui des allures de galerie d'art géante, avec ses fresques murales qui s'enchaînent sur des dizaines de mètres. Et quelques installations temporaires.
"L'ambition est de créer une plateforme internationale autour des arts urbains et d'amener Bruxelles sur la carte des villes de street art dans le monde", explique Alexandra Lambert, cofondatrice de l'association "Strokar", à l'origine du projet. "En dix ans l'art urbain est devenu un courant artistique reconnu par le marché de l'art contemporain. Mais Bruxelles ne disposait pas d'un hub référentiel pour le street art", explique-t-elle.
Elle table sur l'accueil d'une centaine d'artistes dans les mois à venir, sans pouvoir dire précisément combien de temps l'expérience va durer. Pour l'instant, Strokar bénéficie de l'imbroglio autour d'un projet immobilier dans l'ancienne patinoire.
Un promoteur qui compte y bâtir 80 logements s'est heurté à l'opposition de centaines de riverains, qui veulent voir inscrite au patrimoine la "cathédrale de fer" bâtie en 1907 par l'architecte Aimable Delune. C'est ainsi que Strokar a pu signer "un bail précaire" pour s'installer dans les lieux. Et faire éclore "ce projet dont on rêvait", conclut Mme Lambert.
THE POLAROID PROJECT
A whir, a click, and just a few seconds later—without darkroom or negative—an instant photo appears in its familiar white frame as if by magic. Although there were Polaroid processes involving negatives, to most people the brand is associated with one-of-a-kind prints, a symbol of the unique, unrepeatable moment being captured. The charm of capturing the spontaneous and uncontrived together with the speed of processing made the Polaroid popular among amateurs and professionals alike. World-renowned artists shaped the aesthetic of an era through their use of instant photography. There was a palpable joy in experimentation, with cameras ranging from the classic SX-70 to large-format Polaroids that could be used to create abstract images, interior details, street scenes, landscapes, still-lifes, and portraits. Pop artist Andy Warhol’s affinity to the Polaroid should come as no surprise: the instant photo was ideally suited to the ephemeral worlds of consumer culture and fashion that he moved in and that he himself helped to define. Whereas Richard Hamilton retouched his painterly Polaroids, Dennis Hopper used the Polaroid to research his films—for example in the series, Colors, in which he documented the graffiti and street art scene in Los Angeles in the 1980s. Artists Anna and Bernhard Blume used instant photos not as individual snapshots but often as part of larger series of performative artist self-portraits. In its Artist Support Program, Polaroid furthered the work of many artists by equipping them with cameras and film. The exchange between artists and the Polaroid corporation was the foundation for the spectacular and rapidly growing Polaroid Collection, housed in Cambridge, Massachusetts, and Amsterdam.
When physicist Edwin Herbert Land founded the Polaroid company in Boston, Massachusetts almost 80 years ago, there was not a photo in the world that you could have in your hands, on your table, or in your photo album faster. The brand’s popularity quickly spread, and even achieved a degree of cult status, and today makes for a rich chapter of both photographic and cultural history. Despite the trend toward digitalization and the Polaroid’s bankruptcy in 2009, the brand has recently returned under the name The Impossible Project, with its products rebranded as Polaroid Originals, reflecting the strong comeback of instant photography. A longing for the unrepeatable moment, pleasure in the haptic quality of the image as object, and a certain nostalgia in the face of the daily deluge of electronic imagery—all these factors have given instant photography a new and irresistible appeal, even for the younger generation in the age of digitalization.
C/O Berlin is pleased to present the exhibition The Polaroid Project, exploring the Polaroid phenomenon in all its diversity with a unique overview of many of the Polaroid collections in the United States and Europe, including works by Nobuyoshi Araki, Sibylle Bergemann, Chuck Close, Guy Bourdin, Barbara Crane, David Hockney, Robert Mapplethorpe, Robert Rauschenberg, Erwin Wurm, and many more, together with camera models, concepts, and prototypes for the innovative photo technology. This exhibition has been organized by the Foundation for the Exhibition of Photography, Minneapolis/New York/Paris/Lausanne, MIT Museum, Cambridge, Mass., and Westlicht: Museum for Photography in collaboration with C/O Berlin. It was curated by Deborah G. Douglas, William A. Ewing, Barbara P. Hitchcock, Rebekka Reuter, and Gary Van Zante with the support of the Land Fund, and adapted for the presentation at C/O Berlin by Ann-Christin Bertrand. The English catalog The Polaroid Project . At the Intersection of Art and Technology has been published by Thames & Hudson in London to accompany the exhibition. The publication is available in German by Hirmer Verlag in Munich.
Photo left:Andy Warhol, Andy Sneezing, 1978, Polaroid SX-70 Andy Warhol Artwork © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / Artists Rights Society (ARS), New York, Courtesy Fotosammlung OstLicht
Photo right: Andy Warhol, Andy About to Sneeze, 1978, Polaroid SX-70 Andy Warhol Artwork © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / Artists Rights Society (ARS), New York, Courtesy Fotosammlung OstLicht
ART ZOO A LA CROIX ROUGE
Du 2 juin au 29 juillet, c’est dans un ancien centre de formation de la Croix-Rouge en réhabilitation dans le 6e que l’exposition éphémère ZOO accueille près de quarante d’artistes de street-art, de Lyon et d’ailleurs.
À l’origine du projet Folks, une entreprise culturelle privée. Les deux fondateurs, Antoine Roblot et Philippe Reichsrath, ont réuni 40 artistes multidisciplinaires issus des subcultures urbaines (graffiti, post-graffiti, illustration, tatouage, photographie, etc.) dans un bâtiment en friche de 1 000 m² , rue de Créqui (6e ) afin, dixit Philippe Reichsrath, « d’apporter l’art urbain au cœur de la ville ». Des street-artistes lyonnais, toulousains et rennais de renoms, tels que Birdy Kids, Agrume, Soone, Reso ou Kalouf. Mais également des artistes comme Chanoir ou Dytch66, venus tout droit de Colombie ou Los Angeles.
Ils disposeront de 600 m² pour exposer leurs œuvres à travers de grandes scénographies murales. Financé par 25 PME lyonnaises, le projet a été monté par quatre-vingts personnes en huit semaines.
TROIS ÉTAGES, TROIS AMBIANCES
Les deux porteurs du projet ont ainsi souhaité casser les codes : « On ne devrait pas avoir à se déplacer dans des friches en agglomération pour voir du street-art. On a décidé de l’amener sur l’une des places les plus bourgeoises de Lyon, place Puvis-de-Chavannes. » Antoine Roblot et Philippe Reichsrath avaient cette idée en tête depuis longtemps. Lorsqu’ils ont découvert le bâtiment brut de trois étages, ils ont tout de suite imaginé des scénographies par plateau. Avec les autorisations nécessaires, les deux Lyonnais se sont lancés.
Chaque plateau possède son propre thème : le rez-de-chaussée représentera un parking avec marquages au sol et fléchage. Il sera destiné à des soirées privées en semaine, qui financeront les expositions afin d’ouvrir gratuitement au public le week-end.
Le deuxième étage reproduira un terrain de basket avec un tracé au sol, un panier, et même les chaussures suspendues aux fils électriques, comme à New York. « C’est la pièce street de l’expo, entièrement consacrée au graffiti », précise Philippe Reichsrath.
UN SALON BOURGEOIS RÉALISÉ PAR NATHALIE RIVES ET LE PRESSE PAPIER
Et au fond de la salle, un salon à l’atmosphère bourgeois-arty, qui contraste totalement avec le reste (accessible qu'aux entreprises et collectionneurs pour l’instant). Réunissant des illustrations d’artistes tatoueurs, des photographies et des sculptures en ferrailles recyclées, il est le fruit d’une collaboration entre la designer Nathalie Rives et le Presse papier, fabricant lyonnais de papier peint de luxe. Les fenêtres de l’appartement bourgeois offrent une belle vue sur l’église de la Rédemption. Philippe Reichsrath, photographe, exposera également ses collages dans le salon.
Concernant le troisième plateau, le public pourra y accéder uniquement avec un membre de l’organisation (condition de la mairie concernant l’autorisation de l’exploitation du lieu). Il s’agira d’un salon tropical avec pas moins de 150 plantes présentées sur 350 m².
L’idée de départ était de valoriser des graffeurs talentueux. « Ces œuvres sont destinées à être commercialisées. L’art urbain est un milieu qui n’est pas professionnalisé à Lyon. L’idée est de mettre en place un vrai marché du street-art à Lyon », expliquent les fondateurs. Les œuvres ont été faites sur des plaques de bois, car elles sont toutes vouées à la vente.
Mis à part les thèmes de l’enfance et de la nature, les artistes ont eu carte blanche : « Un exposition pour moi, c’est un terrain d’expression. On leur donne une base et ils s’approprient les lieux, ils le font vivre. »
C’est d’ailleurs ce que retranscrit le nom ZOO, choisi pour l’événement. « Zoo en tant qu’animalerie car, à la base, le graffiti est assez instinctif. Mais “zoo” vient aussi du milieu hip-hop, un peu sauvage », précise Philippe Reichsrath.
Lorsqu’on demande aux deux porteurs du projet s’ils envisagent de faire du street-art sur les façades, le propos s’adoucit : « Ça n’aurait peut-être pas plu à tous les habitants. On veut jouer mais pas provoquer. Les choquer un peu, mais surtout les séduire. »
L’exposition ZOO a pour vocation de se renouveler tous les ans pour devenir un événement de référence dans le domaine du street-art.
Pratique ZOO, 61, rue de Créqui, Lyon 6e. Les samedis et dimanches du 2 juin au 29 juillet. Les samedis, de 10 à 18 heures et les dimanches, de 13 à 18 heures. Entrée gratuite. Plus d’infos : http://www.zooartshow.com/